
Leda, libérée de l’éducation de ses filles adultes, part en vacances à la mer, seule. Tous les jours, elle se rend sur la même plage et observe une grande famille de napolitains, en particulier une jeune femme, Nina, qui a l’âge de ses filles et Elena, la fille de Nina. Elle est fascinée par la relation entre Nina et Elena et par les jeux qui les unissent autour de la poupée de la petite fille. Un jour, sans savoir pourquoi, Leda quitte la plage avec dans son sac la poupée d’Elena.
J’ai adoré ce roman qui parle de liberté, de féminité et de maternité. J’admire les femmes qui osent dire le poids et l’angoisse d’être mère , l’embarras de cet amour beaucoup trop grand et le risque que fait courir la maternité de se trouver confrontée à ce que nous sommes vraiment par ces êtres à qui l’on doit tout.
Un magnifique roman à la thématique riche et universelle servie par une plume parfaitement juste.
A lire sur la plage.
Extraits:
« Quand mes filles déménagèrent à Toronto, où leur père vivait et travaillait depuis des années, je découvris avec stupeur et gêne que je n’en éprouvais aucune douleur, je me sentais au contraire légère, comme si c’était seulement à ce moment-là que je les avais mises au monde définitivement. Pour la première fois depuis vingt-cinq ans je ne ressentis plus l’angoisse de devoir m’occuper d’elles. »
« Je voulais être prête à faire face à leurs demandes d’aide impromptues, j’avais peur qu’elles m’accusent d’être comme j’étais vraiment, distraite ou absente, absorbée par moi-même. »
« Dans les conversations avec mes filles j’entends des phrases et des mots silencieux. Parfois elles se mettent en colère, elles me disent : maman, je n’ai jamais dit ça, c’est toi qui le dis, tu l’as inventé. Mais je n’invente rien, il suffit d’écouter, le non-dit est plus éloquent que ce qui est dit. »