Jonathan Curiel, directeur adjoint des programmes de M6, dénonce une société où tout va trop vite. La politique, le monde de l’entreprise, les relations personnelles, tout lui semble marqué par le diktat de l’immédiateté.
S’il est difficile de ne pas être d’accord avec l’auteur sur la relation que nous entretenons avec nos téléphones et la pression que cela peut engendrer quant à la disponibilité permanente, personnelle ou professionnelle, qu’ils sous-tendent, ou encore sur le traitement de l’information par les media, je n’ai pas adhéré au discours global très orienté par l’idée que « c’était mieux avant » qui a tendance à me hérisser le poil.
Pour l’auteur, « L’immédiateté nous rabougrit » puisque nous sommes rivés à nos téléphones « au lieu d’écouter le bruit du monde et de croiser le regard de l’autre. » Pour ma part, j’ai pris le métro des milliers de fois avant d’avoir un téléphone sans jamais y ressentir de chaleur humaine et je ne crois pas que la technologie nous coupe de l’autre mais que, au contraire, elle nous permet de nous ouvrir à des autres auxquels nous n’aurions auparavant jamais eu accès.
Je ne crois pas non plus, comme le prétend l’auteur que les smileys aient remplacé les mots (« un visage encadré de larmes vaut message de condoléances ») ou que tous nos échanges méritent des développements tels que le langage SMS devrait être banni.
Je me souviens aussi que les touristes se faisaient déjà prendre en photo devant les monuments avant l’existence des perches à selfie et je ne crois pas qu’ils soient nombreux à avoir lié une véritable relation avec ceux à qui ils demandaient de leur servir de photographe occasionnel.
Je ne crois pas non plus que le fait de ne plus être fidèle à une seule entreprise tout au long de sa vie soit forcément néfaste ni que « la complexité des relations s’estompe » au simple motif que l’amorce de la rencontre est parfois virtuelle.
J’ai parfois eu la sensation de lire des idées un peu trop souvent entendues, que je partageais parfois mais auxquelles il manquait un peu de substance pour nourrir ma réflexion.
Cet ouvrage donne des pistes de travail et souligne la folie de certaines choses qui nous sont pourtant aujourd’hui familières. C’est un premier pas pour rappeler à ceux qui l’ont oublié que, un téléphone comme un téléviseur, ça s’éteint.
A lire dans le TGV.
Effectivement vaste débat… Perso, j’ai vu le changement au bureau: l’anticipation a laissé la place à l’immédiateté (appel quelques minutes avant un rdv pour décommander 😬, aucune anticipation sur les commandes qui du fait des livraisons arrivent tard et ça pénalise ou arrête le chantier…). Ça a parfois du bon l’hypercommunication et toutes ces applications de téléphone mais sans, certaine personne se retrouvent complètement démunies.
que de questionnement avec cette technologie! le « c’était mieux avant » se passe de génération en génération. Me reviens en mémoire, le livre de Claude Michelet, Des Grives aux loups, dont l’histoire est celle d’une famille rurale de la corrèze de la fin du 19è aux années 70 à peu près, et qui a donc connu la révolution industrielle et tous les changements que cela à entrainer…le grand père voit toujours d’un mauvais œil les machines qu’il ne connait pas et lui font peur! il faut vivre avec son temps, tout en essayant de rester raisonnable sur l’utilisation des technologies… tout un projet n’est ce pas? 😉