« Toute chose qui avait lieu avait lieu pour l’éternité »

Florent-Claude, employé au ministère de l’Agriculture, traîne ses quarante-six ans et son mal-être au bras de Yuzu, jeune japonaise qu’il ne supporte plus.

Après avoir découvert des vidéos pornographiques mettant en scène sa compagne, il décide de disparaître.

Il quitte son emploi, résilie son bail et s’installe à l’hôtel où il entreprend de revisiter sa vie au travers de ses grandes histoires d’amour.

J’aime énormément l’écriture de Michel Houellebecq et ce dernier roman ne m’a pas déçue.

Sur fond de crise paysanne, le narrateur dresse le bilan de sa vie et partage les affres de sa dépression.

Malgré le désespoir de la plupart des personnages, le texte est drôle et, si incroyablement juste qu’on se dit en refermant le livre, qu’avec une bonne dose de talent supplémentaire, on aurait pu écrire certaines de ses phrases.

A lire n’importe où, n’importe quand et surtout à quarante ans.

Extraits:

« L’idée de « hautes études commerciales » était à mes yeux une profanation de la notion même d’études »

« les filles sont des putes si on veut, on peut le voir de cette manière, mais la vie professionnelle est une pute bien plus considérable, et qui ne vous donne aucun plaisir. »

« on évite de revoir ses amis de jeunesse pour éviter d’être confronté aux témoins de ses espérances déçues, à l’évidence de son propre écrasement. »

« Les gens n’écoutent jamais les conseils qu’on leur donne, et lorsqu’ils demandent des conseils c’est tout à fait spécifiquement afin de ne pas les suivre, afin de se faire confirmer, par une voix extérieure, qu’ils se sont engagés dans une spirale d’anéantissement et de mort, les conseils qu’on leur donne jouent pour eux exactement le rôle du choeur tragique, confirmant au héros qu’il a pris le chemin de la destruction et du chaos. »