Au cours des cinq longues heures que dura le trajet , Lucie se sentit dévorée par le stress. Elle avait peur d’arriver après la fermeture du magasin, peur qu’ils vendent par mégarde le coupon qui lui été destiné, peur qu’il y ait eu une incompréhension et que le tissu ne soit pas le bon, peur qu’il soit taché ou déchiré. Elle avait peur.
Elle arriva finalement en Alsace dix minutes avant la fermeture de la boutique. Épuisée et affamée, elle était au bord des larmes quand la vendeuse sortit le paquet de sous sa caisse. Elle vérifia rapidement que c’était bien le tissu que Daphné avait choisi et qu’il était intact puis elle rejoignit sa voiture pour parcourir à nouveau les cinq cents kilomètres qui la séparaient de chez elle. Le coeur léger cette fois.
Lucie passa les deux nuits et les deux jours qui suivirent à couper, bâtir, épingler, coudre, découdre et retoucher. Le matin de la veille du grand jour, elle se leva tôt pour honorer son rendez-vous avec Daphné qui devait passer chez elle à huit heures avant de se rendre au bureau pour procéder au dernier essayage et, si tout allait bien, emporter la robe.
Elle se prépara une tasse de thé et attendit l’arrivée de son amie avec une anxiété impatiente. Elle était fière du travail accompli et la robe finie était vraiment magnifique. Peu importait la fatigue. Elle avait réussi et elle avait hâte de connaître la réaction de Daphné quand elle enfilerait la robe.
Mais, à neuf heures, Daphné n’était toujours pas là. Quand Lucie tenta de la joindre, son portable était coupé. Elle lui laissa un message, espérant que tout allait bien. Message auquel répondit Daphné aux alentours de midi par un court SMS:
« Je suis débordée. Je te fais confiance pour la robe. Dépose-la à l’accueil du bureau. Merci pour tout et à demain. »
La déception de Lucie la submergea. L’immense fatigue des derniers jours la rattrapait et elle ne parvint pas à endiguer ses larmes bien qu’elle se trouva immédiatement ridicule de réagir de cette manière. Elle se reprocha de tout mélanger. Ce travail n’avait rien à voir avec leur amitié. Daphné savait extrêmement bien faire la part des choses entre sa vie personnelle et sa vie professionnelle et Lucie se dit qu’elle ferait bien d’en faire autant.
Elle sécha ses larmes, emballa la robe dans une jolie housse dans laquelle elle glissa une facture du montant convenu avec Daphné et qui ne couvrait même pas ce que lui avait coûté le tissu convoyé en grande pompe. Lucie se dit qu’elle apprendrait beaucoup de cette erreur et cette certitude effaça la contrariété des nombreuses heures de travail qui ne seraient jamais payées.
Tout ce qui demeurait en Lucie de sentiment négatif à l’égard de Daphné fut définitivement balayé le lendemain soir lorsque Daphné fit son entrée à sa réception de fiançailles. Elle rayonnait et tout en elle était sublimé par sa merveilleuse robe verte.
Lucie débordait de fierté et, même si elle eût apprécié que Daphné lui dise si elle partageait son enthousiasme, elle ne lui tint pas rigueur de ne pas l’avoir fait. Il était évident que, toute à son bonheur, elle avait autre chose à penser.
Bon elle commence un peu à m’énerver cette Daphné quand même …. hihihihihi !!!
Ah ah ! Daphné nous met la rage 😣
trop bonne cette Lucie, ca lui jouera d’autres tours..
The suite please!!!
Houuuuuuuuu je sens que la suite va être tendue. Je guette tes articles.
J’espère qu’elle ne travaillera plus avec Daphné 😉
Mais quelle ingrate, cette Daphné ! Et si c’est une qualité précieuse de savoir évaluer son propre travail, le voir reconnu par les autres est aussi important.
Lucie! Réagis à la fin, ne te laisse pas mettre de côté comme ça!
Moi j’ai juste envie de faire un gros câlin à Lucie la……