Laëtitia Perrais, 18 ans, est sauvagement assassinée par un jeune homme fraîchement sorti de prison. L’émotion submerge la France et le pouvoir politique se saisit de l’affaire. Mais qui était Laëtitia avant de devenir une affaire, un symbole?
Ivan Jablonka relève le défi de sortir Laëtitia de ce rôle de victime et de lui rendre, aux yeux de tous, vie et substance.
L’auteur détaille en parallèle l’enquête, la reconstitution de la journée du meurtre mais aussi, et surtout, ce que fut la vie de la jeune fille avant son assassinat.
Encore un livre choisi au hasard. En lisant la quatrième de couverture, j’ai pensé à un récit de fait-divers. Ce que j’ai de plus voyeur en moi en a été satisfait et j’ai débuté ma lecture en m’attendant à une description de la banalité de l’horreur.
Mais il n’y avait rien de banal dans cette ouvrage. Rarement un livre m’a autant dérangée. L’auteur contraint son lecteur à envisager la victime comme autre chose qu’un corps dont la vie se serait résumée aux quelques heures encadrant son meurtre. Il nous oblige à ouvrir les yeux sur tout ce qui a conduit cette femme à sa mort et son assassin à commettre l’irréparable.
Si les ouvrages sur les assassins sont légion et qu’on entend très souvent parler de leur enfance, de leurs traumas, de leur humanité parfois, qu’en est-il des victimes?
Ivan Jablonka leur rend la parole.
C’est très troublant, inconfortable, déstabilisant. Mais magistral.
Un livre qu’il est difficile d’oublier et qui changera à coup sûr la perception que j’aurai du prochain fait-divers dont j’entendrai parler.
Intrigante cette chronique… Mon côté voyeur se laisserait bien embarqué si je n’avais mille lectures à honorer avant.
Tu m’intrigues…
Vu sous un autre angle…toujours intéressant non?
Troublant comme lecture.
Pas sure d’avoir envie d’être bousculée en ce moment mais en même temps tu me donnes bien envie.