« Le réel n’a pas de contraire »

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Aujourd’hui, je vous propose un nouvel exercice d’écriture pour prendre possession de vos carnets et vous amuser un peu.

C’est une gymnastique de l’esprit bien connue des oulipiens qui consiste à prendre possession d’un texte célèbre.

Nous allons nous emparer du si célèbre incipit de « Du côté de chez Swann » de Marcel Proust :

« Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n’avais pas le temps de me dire : « Je m’endors ». »

Consigne:

Après chaque mot de ce texte, ajoutez 1 à 10 mots pour en faire un nouveau texte cohérent.

Ne réfléchissez pas trop. C’est ce qui est le plus drôle. Voir apparaître un texte parfois un peu étrange.

Comme on ne réfléchit pas, on peut aller vite. Vous avez 15 minutes (même si personne ne viendra vérifier si vous dépassez un peu!).

Personnellement,  ça a donné ça:

« Longtemps après son retour, je lui ai reproché de me rendre malheureux. Je me suis roulé par terre, couché à ses pieds, de rage, j’ai croqué dans sa bonne chair et n’ai pu desserrer la mâchoire une heure durant. Je peux parfois être excessif. Je le reconnais. Mais, à ma grande surprise, elle s’offusqua à peine de ma détonante déclaration. Elle alluma une bougie, comme pour raviver la flamme depuis longtemps éteinte, fixant mes mâchoires de ses yeux dorés, se demandant intérieurement si les commissariats fermaient la nuit, si elle pourrait courir assez vite pour que, bien qu’athlétique, je ne la rattrape. Naïf, je nourrissais l’espoir qu’elle n’aurait pas l’audace de m’abandonner. J’avais franchi certaines limites. Je ne le niais pas. Evidemment. Le sentiment montait en moi qu’il était temps de prendre mes responsabilités, de jouer ma dernière carte, de lui prouver que je pouvais me comporter en homme. C’est ainsi que je m’entendis dire : « Mon adorée, ma délicate, je me morfonds de ton chagrin, ton courroux m’inonde de remords. Laisse-moi m’amender. Endors-toi. Je veille! »

 

Ça n’a pas grand sens mais c’est un exercice que je trouve amusant. Sans compter qu’il est très libérateur de constater que, sans avoir aucun objectif, peut naitre un texte.

Vous me montrez ce qu’est devenue l’histoire de Marcel chez vous?

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