Ca fait sept ans maintenant que j’écris sur ce blog. L’âge de raison. J’ai parlé couture, puis mes enfants ont cessé de changer de taille régulièrement. Pire encore, ils ont été astreints à porter des blouses à l’école décourageant toutes mes velléités de leur confectionner de jolies choses.
De mon côté, ça fait bien longtemps que je ne grandis plus et mes vêtements m’habillent pendant de nombreuses années.
Ma machine à coudre a commencé à prendre la poussière et j’ai retrouvé du temps pour lire.
J’ai partagé avec vous quelques mots sur la plupart des romans que j’ai eus entre les mains. Rien que de très succinct. Je ne veux pas déflorer les intrigues et je n’ai pas la culture nécessaire à analyser ce que je lis. Je ne peux parler que de mon ressenti.
J’ai écrit aussi. De petites histoires et des plus longues. C’était magnifique de partager ces moments plus intimes. Mais, tous ceux (j’aurais presque pu écrire « celles ») qui ont lu « Une chambre à soi » le savent. L’envie ne suffit pas pour écrire. Il faut aussi du temps et un espace qui soient respectés par les autres. Ce que je ne parviens à obtenir que quand je travaille. Parce que je ne donne pas assez d’importance à ce que je fais pour moi. Mais c’est un autre débat et peut-être que cela changera.
Cependant, et ça m’a toujours étonnée (et fait battre le coeur), au fil des années, j’ai continué à écrire pour vous. J’ai écrit des lettres d’amour, des déclarations d’amitié, des discours, des lettres d’enfants à leurs parents et réciproquement. J’ai souvent écrit les mots qu’on n’ose pas dire et ça a toujours été des moments importants.
Et puis j’ai commencé à dévoiler mes précieux carnets.
Une des choses dont je n’ai peut-être pas beaucoup parlé, c’est de mon goût pour les études. J’adore apprendre et, cycliquement, je me réinscris à la fac ou je commence une formation. Je me retrouve débordée à tenter d’absorber les contraintes estudiantines en plus de mes vies professionnelle et familiale. Je finis l’année exsangue. Je jure que c’était la dernière fois. Que plus jamais je ne succomberai à l’attrait des livres à étudier et des cahiers neufs à griffonner. Plus jamais. Et, quelques temps après, je replonge.
Il y a bientôt trois ans, j’ai travaillé d’arrache-pieds pour obtenir mon certificat d’art-thérapeute. En plus de mon travail alimentaire, j’ai travaillé en soins palliatifs et en centre d’hébergement. J’y ai beaucoup appris. Mais, émotionnellement, il est arrivé un temps où c’est devenu trop difficile pour moi. Côtoyer la mort et la grande détresse au quotidien puis rejoindre les miens, faire comme si de rien n’était, m’impliquer dans ce qui fait, aussi, la vie, m’est devenu insupportable. Tout me paraissait dérisoire en comparaison avec ce que je vivais là-bas.
J’ai dû arrêter pour respirer. Et j’ai nourri de nouvelles idées. J’ai pensé à ces carnets qui, partout, m’accompagnaient. J’ai pensé à l’introspection qu’ils permettent, à leur capacité à recueillir le récit de nos vies. J’ai pensé que, guidé peut-être, ce journal intime pouvait nous permettre d’apprendre de notre passé pour nous remettre en mouvement. J’ai pensé à la renaissance de la créativité qu’il augurait, à l’attachement à l’objet aussi. Comme un doudou de grand.
Je me suis mise à réfléchir à une façon de concrétiser cette façon de travailler. J’ai cherché un bureau à louer ou à partager mais toujours me taraudait la problématique du coût.
L’art-thérapie, ce n’est pas remboursé. Quand on travaille en institution, on offre son écoute, sa disponibilité et son savoir à ceux qui en ont besoin et pour qui ça ne coûte rien. Parce qu’aller bien ou, au moins, avancer sur ce chemin, ne devrait pas dépendre d’une certaine aisance financière.
En travaillant en libéral, je dois payer, fort cher, un loyer et, forcément, ce seul élément a un poids très important dans les tarifs que je peux proposer. Ca me coupe totalement de l’idée du soin pour tous qui m’a toujours intensément portée.
Alors, en parallèle, parce que l’idée du bureau est tout de même en bonne voie d’aboutissement, j’ai pensé à une façon de partager ce que j’ai appris à un coût maitrisé. On ne peut plus appeler ça une thérapie. Ce serait plutôt un accompagnement, une main tendue. Un partage.
J’ai pensé que, si vous étiez partants, je pourrais écrire quelques articles sur des idées de petits exercices à faire dans un carnet pour s’apaiser, faire le point, avancer. J’ai aussi quelques pistes sur lesquelles je travaille avec mes enfants que je pourrais évoquer.
Et si ça vibrait un peu chez certains d’entre vous, je proposerais bien aussi quelque chose de plus approfondi. Un suivi confidentiel de vous à moi au travers de l’écriture. Une navette bienveillante. Je vous propose un exercice, vous vous en emparez, vous m’envoyez la photo de votre carnet, je vous lis et je rebondis en vous proposant un autre exercice. Ca vous dit?
Je te dis oui et re oui ! J’adore écrire et si ça me permet d’avancer sur la réflexion, c’est encore plus top !
Bref je suis partante !
C’est exactement ce que je cherche en ce moment. Bref, je suis partante également 😉
Super projet ! Je ne savais pas que tu étais art-thérapeute ? Tu es installée dans quel coin ? Ça marche bien ? Au niveau de l’écriture, connais-tu Régine Detambel ? J’ai suivi sa formation en bibliothérapie en mars dernier. Passionnant. On en parle si tu veux. Bises !
OUI !!!
Je trouve ça top ! Mais je n’écris plus du tout… je n’arrive pas à me poser, donc je préfère continuer à te lire ici… je t’embrasse
J’écris extrêmement mal et sans facilité. En revanche j’adore te lire car ton écriture est juste, poétique et émouvante. Tes critiques littéraires me font acheter des livres et découvrir des auteurs auxquels je n’aurais pas prêté attention. Si j’arrive à m’accorder une petite parenthèse de temps, je vais peut-être essayer ton projet. Après tout, ça ne peut pas faire de mal!
un beau projet fait de générosité et de bienveillance, j’attends les prochains messages
Quelle merveilleuse idée altruiste ! Je ne sais pas « écrire » de belle prose bien fluide. En revanche, j’adore écrire pour échanger. Je tiens d’ailleurs à ce que mes enfants découvrent le plaisir d’échanger des lettres avec leurs amis, leurs cousins…
Bref ça me tente !
Carrément !
Super projet !