Il y a quelques semaines, Emilie de chez De Fil en page, m’a proposé un petit duo autour de la Robe F du livre Robes, Tuniques, Etc…
Une telle proposition, ça ne se refuse pas ! J’adore ce qu’elle fait et, je louchais sur cette robe (et sur la E aussi mais la suite de ce message vous montrera que je ne suis pas encore prête!) depuis des mois.
Copies à rendre pour le 4 mars. Mais elle est rapide et j’avais tellement envie de voir ce qu’elle avait tiré de son tissu à carreaux qui semblait la laisser dubitative quand elle l’a acheté que je me suis pressée aussi et ai assemblé la robe coupée hier.
Je ne sais pas si ça vous est déjà arrivé mais, certains jours, je sens que ce n’est pas le moment de coudre. C’était le cas hier. Comme si le Dieu des clients suivait mes gestes et essayait de me faire comprendre que j’aurais mieux fait d’être en train de boucler des dossiers pour lesquels on me paie.
J’ai mis 2 heures (des vraies heures. Pas façon de parler. C’est long) à démarrer ma machine qui avait décidé que coudre sans fil c’était plus marrant. Et quand j’ai réussi, j’ai commencé le carnage…
Quand nous avions choisi le modèle, j’avais avoué à Emilie une légère appréhension pour la fente. Je ne m’étais pas trompée. J’ai peiné comme jamais. Je me suis appliquée. J’ai tout déchiré au découd-vite. J’ai pesté. J’ai failli pleurer. Et tout le long de ces mésaventures, j’entendais un Feu Follet répéter inlassabelement « Moi aussi veux faire couture ». Après une bonne heure de ritournelle et quand je me suis rendue compte que, de toutes façons, mon décolleté était fichu, j’ai posé un biais comme j’ai pu, ravalé ma fierté et c’est à 4 mains que nous avons cousu l’ourlet.
Je vous passe le récit de l’ourlet des manches qui n’est pas plus glorieux.
Bref, j’ai souffert…
Et pourquoi tant d’acharnement et de sacrifices (j’ai dîné à 23 heures quand même !)?
Pour une robe que pourrait porter Chantal Goya…aujourd’hui…
(Pour les plus jeunes de mes lectrices, Chantal Goya, c’est elle :
)
Je disais donc, une robe de nunuche, de fée qui n’a toujours pas d’âge à 70 ans bien tapés, bref, une robe que je porterai.
La preuve en image :
Tissu Parade Michael Miller Linna Morata.
Alors oui, je savais quand je l’ai acheté que ce tissu conviendrait mieux à une fillette du 1/3 de mon âge (du 1/4 ? Ah bon ? Carrément ? Comme le temps passe…). Mais, je n’ai aucune fillette dans mon entourage ! Et j’aime trop ce tissu. Il m’était impossible de renoncer à le coudre.
Alors tant pis. Je me dis qu’il vaut mieux l’assumer maintenant. Nous devrions déménager dans une autre région d’ici 3 mois et les enfants sont encore jeunes. Ils oublieront… Et moi, je crois qu’en dépit de tout bon sens, je vais l’aimer cette robe de godiche !
Allez, maintenant, filez voir Emilie. Elle a fait quelque chose de beaucoup plus classe!
Édit: profitant hier de LA journée de printemps, je vous montre la robe (enfin) portée. Je l’adore!!
Vous remarquerez la sobriété des collants…la robe étant déjà chargée, j’ai opté pour des couleurs soft!
Edit bis : je profite de revenir sur l’article pour insérer une photo qui fonctionne pour préciser que ce petit ventre arrondi ne doit rien à un heureux évènement. Ca vous évitera 2/3 gaffes 😉